Rucher Mellona

Ruches en entreprises : Mellona essaime dans le bassin rennais

Installer des ruches dans son entreprise, c'est bon pour la planète !

Mellona est florissante, et c’est bon pour les abeilles ! En quelques mois d’existence, la société créée par François Heude à La Bouexière a installé des ruches dans une quinzaine d’entreprises d’Ille-et-Vilaine, dont plusieurs à Rennes Métropole. D’ici le printemps prochain, une quinzaine d’autres accueilleront des colonies.

Parmi elles, Surcin TP à Bourgbarré, qui a signé une convention d’occupation avec la commune pour exploiter un bout de terrain devant l’entreprise, « un espace engazonné qui ne servait à rien» selon Pascal Reymondie, son président. «J’ai semé une prairie fleurie l’an dernier, planté quelques fruitiers, cherché en vain un apiculteur local qui pourrait installer des ruches… jusqu’à la rencontre avec François Heude, sur un salon. » Deux ruches bourdonnent aujourd’hui devant l’entreprise, « et j’en suis ravi» poursuit le dirigeant. « Elles permettent de parler d’autre chose que du boulot avec nos salariés, nos prestataires et nos clients. Si, en plus, ça peut faire du bien à la planète… »

Des entreprises de la métropole séduites

À Laillé, Sveltic est sur la même longueur d’ondes : « l’entreprise est normée ISO 50001, engagée depuis 2019 dans un projet RSE et des actions pour limiter au maximum son empreinte écologique» explique son directeur, Lionel Urvoy. «Notre responsable qualité étant apicultrice amateur, nous avons naturellement pensé à installer des ruches sur nos 55 000 m² de terrain, mais les contraintes réglementaires nous faisaient peur : nous sommes des professionnels de l’agroalimentaire, nous n’avons pas vocation à élever des abeilles et récolter le miel. »

Pascal Reymondie, Surcin TP et Francois Heude, de Mellona
Pascal Reymondie, PDG de Surcin TP à Bourgbarré, à gauche et Francois Heude, de Mellona, à droite.

La solution est venue d’un coup de fil de François Heude : « il a appelé par hasard» se souvient le directeur «et on s’est tout de suite entendu. Il est passionné et passionnant, et son offre clé en main est ce qu’il nous fallait. » Au printemps 2021, 5 ruches seront installées autour de l’étang de Sveltic. « Nous prévoyons de récolter le miel pour nos 200 salariés, de les faire participer à la vie des ruchers* tout en contribuant à l’amélioration de la biodiversité » se réjouit  Lionel Urvoy. (*groupes de ruches)

Un mariage heureux

Des ruchers en entreprise… Mais d’où est venue cette drôle d’idée ? « De la rencontre de 2 mondes, celui de l’apiculture et de l’industrie, d’où je viens, sourit François Heude. Et puis du passage de la quarantaine. » Quand certains font leur crise d’autres, comme François, en profitent pour se poser des (bonnes) questions : « j’ai décidé qu’il était temps de concilier ma passion, l’apiculture et plus largement la protection de l’environnement, et mon activité professionnelle. De faire quelque chose qui ait du sens. J’ai longtemps travaillé dans l’agro-alimentaire, dans le négoce, tout en m’occupant de ruches en amateur et en me formant petit à petit à l’élevage, à la biologie…Je me suis dit que je pouvais peut-être exploiter ce bagage. » Autour de François, les demandes de sensibilisation à l’apiculture arrivent : « elles sont venues de mon réseau professionnel, du monde industriel et associatif. J’avais trouvé le format qui me convenait. »

François Heude, fondateur de Mellona
François Heude, fondateur de Mellona

Un environnement périurbain favorable

Les zones artisanales et industrielles ne sont pas les endroits auxquels on pense de prime abord pour l’installation de ruches. Et pourtant…  « En périphérie rennaise, le rendement de certains ruchers rendrait jaloux certains apiculteurs , annonce le dirigeant de Mellona. Entreprises et collectivités traitent de moins en moins les espaces verts. Ils offrent une diversité florale et une ressource importante pour les abeilles, qu’on ne retrouve pas toujours dans des paysages plus sauvages ou agricoles. La température est également un peu plus élevée qu’ailleurs dans les zones construites donc abritées des vents, et ça profite aux insectes. »

Des dirigeants convaincus

Quelles sont ces entreprises qui ouvrent leurs portes aux abeilles ? « Les profils sont variés, dit l’apiculteur. Il y a tout de même une constante : leurs dirigeants sont des femmes et des hommes sensibles aux questions environnementales, déjà engagés dans une démarche RSE et qui cherchent des outils innovants pour aller plus loin que les bacs de tri dans les bureaux. Ils ont des toits terrasses, des espaces verts, des parcs inexploités, et ils expérimentent déjà, parfois, l’éco-pâturage, les jardins, potagers ou poulaillers d’entreprise… »
Les ruches sont également pour eux une façon de fédérer les salariés, les collaborateurs : « l’organisation d’actions pédagogiques, ludiques, de sensibilisation fait partie de notre proposition, explique François Heude. On invite les équipes à nous accompagner lors de nos interventions comme la collecte du miel, qui est un moment fort. Sur certains sites, on est vraiment attendus. Les salariés bénéficient d’une « pause abeilles » pour nous suivre aux ruchers ! » Conditionné en pots, le miel sera offert aux collaborateurs, aux clients, pour des actions de sponsoring, ou revendus pour soutenir une cause.

C’est bon pour la planète

« L’abeille a un impact immédiat sur son environnement, rappelle le Breton. « Dans mon jardin, les premiers fruits sont arrivés l’année où j’ai installé mes ruches. Bien sûr, ce n’est pas en installant quelques ruches qu’on va influer sur la dérive de notre écosystème…mais les petits ruisseaux font les grandes rivières « Je sais bien que mes 2 ruches ne vont pas sauver la planète », abonde Pascal Reymondie «mais je suis heureux de penser que j’y contribue. »

  • Vous aimeriez accueillir des ruches en entreprise ? Contactez Mellona pour faire réaliser une étude éco-environnementale

(Propos recueillis par Béatrice Ercksen)

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