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DRO : « Beaucoup d’entreprises sont déjà dans une démarche RSE sans le savoir »

Le réseau Dirigeants Responsables de l’Ouest recherche des dirigeant(e)s prêt(e)s à s’engager

C’est bien connu, ensemble on est plus fort. Un adage particulièrement vrai quand on veut transformer son entreprise et la société. Face à l’urgence environnementale et sociétale, des patrons ont choisi de se réunir au sein de l’association Dirigeants Responsables de l’Ouest. A Rennes, l’antenne locale de DRO rassemble aujourd’hui une vingtaine d’adhérents et recherche de nouvelles énergies. Des détails avec son président, Gilles Bocabeille, PDG de Soréal, une entreprise de l’agroalimentaire.

Comment sont nés le réseau Dirigeants Responsables de l’Ouest et son antenne à Rennes ?

Gilles Bocabeille DRO
Gilles Bocabeille

L’association est née en 2010 à Nantes. Elle a depuis essaimé en plusieurs clubs répartis sur le territoire : Rennes-Bretagne, Nantes-Atlantique, Maine-Anjou, Finistère-Bretagne ainsi qu’à Bordeaux. Deux autres sont en cours de création à Saint-Brieuc et Lorient. Au total, Dirigeants Responsables de l’Ouest compte aujourd’hui plus de 500 entreprises adhérentes soit des dizaine de milliers de salarié(e)s.

Tous les secteurs y sont représentés, et en particulier l’industrie du fait des trois fondateurs de DRO : Yann Rolland, Président de Cetih (Fournisseur d’équipements industriels à Machecoul – 44), Hubert de Boisredon, PDG d’Armor (n°1 mondial de la conception et de la fabrication de rubans Transfert thermique) et Christian Lafarge, Directeur du Développement Durable de Rémy Cointreau (groupe français de spiritueux).

A Rennes, le réseau existe depuis 4 ans et compte aujourd’hui une vingtaine d’organisations adhérentes. Nous recherchons actuellement de nouvelles entreprises ou institutions prêtes à nous rejoindre, et ce dans tous les secteurs !

Quelles sont les missions du réseau DRO ?

Notre objectif est de mettre autour d’une table des dirigeant(e)s et échanger ensemble et s’engager sur des chantiers à développer chez les uns ou chez les autres, et dans leur propre entreprise. Une fois que nos membres ont suffisamment avancé sur un sujet, ce dernier est proposé à la collectivité et à d’autres entreprises et structures afin qu’elles puissent en profiter.

L’objectif de DRO est de, progressivement, augmenter le degré de sensibilité et d’expertise dans toutes les entreprises pour aller vers un monde plus respectueux, et de l’humain, et de l’environnement.

Nous sommes face à des enjeux sociétaux et environnementaux majeurs. Le développement durable touche tous les métiers et tous les pans de la vie d’une entreprise (le caractère social, nos salariés, nos collaborateurs, nos clients, nos fournisseurs…) et à l’inverse, les évolutions économiques ont un impact sur la société. Il faut de petites révolutions un peu partout pour faire bouger les lignes d’une manière plus globale.

Concrètement, qu’implique l’adhésion à DRO pour une entreprise, et son ou sa dirigeant(e) ?

Notre seule condition, pour toute organisation souhaitant s’investir auprès de nous, est que le dirigeant s’engage personnellement dans un processus de progrès et de normalisation. Cela passe d’abord par un référentiel faisant un état des lieux dans son organisation, cela afin de mesurer ensuite l’évolution par rapport à l’engagement qui a été pris. Notre objectif est d’éviter la déclaration d’intention sans suite et l’adhésion au réseau pour se déculpabiliser.

L’engagement minimum consiste à se réunir tous les deux mois, pendant 1h30, de 8h30 à 10h. Cette réunion a lieu dans les locaux de l’un de nos adhérents. Au-delà de ce rendez-vous, chacun participe à un atelier sur un sujet dans lequel il se sent impliqué ou sur lequel il se sent capable de contribuer. En parallèle, DRO organise plusieurs fois par an, des plénières thématiques avec les interventions et le témoignage d’organisations membres de l’association ou invités extérieurs, des conférences ainsi que les Universités de l’Economie Responsable une fois par an, généralement en juin ou juillet.

Que faites-vous des résultats obtenus lors des réflexions menées ?

Chaque groupe de travail ou « atelier » rend régulièrement compte de l’avancement de son chantier. Parmi les thématiques travaillées, on retrouve par exemple la mobilité (des salariés, des marchandises), la captation carbone (la re-végétalisation), le télétravail, la communication, l’inclusion…

Chaque année, lors de notre plénière, nous faisons l’état des lieux des réflexions menées et de notre contribution au territoire. Les pilotes de chaque chantier nous partagent les résultats qu’ils ont obtenu et partagent les enseignements tirés et leurs bonnes pratiques.

Être responsable, c’est s’engager à réfléchir et sortir d’une vision court-termiste. Nous sommes en train d’inventer notre avenir, et c’est passionnant et très enrichissant ! Et c’est un apprentissage permanent de l’humilité : nous apprenons sans cesse et chacun contribue à enrichir les travaux communs.

Depuis juin 2019, les DRO travaillent sur 11 chantiers. Ces derniers ont un objectif concret : diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, tout en intégrant une forte dimension sociétale.

Peut-on inciter les entreprises à agir sans imposer plus de contraintes législatives ?

La RSE est encadrée par plusieurs textes législatifs, notamment l’obligation de reporting RSE prévue dans la loi, qui concerne une partie des entreprises. De nombreux réseaux comme DRO ont contribué à ces textes de lois et continuent de le faire. Toutefois, chez DRO, nous n’attendons pas du législateur qu’il nous impose une manière de voir. Notre objectif est de faire bouger les choses localement, sur le(s) territoire(s). Nous expérimentons et nous revendiquons le droit de nous tromper et d’explorer de nouvelles pistes. 

Beaucoup d’entreprises sont déjà dans une démarche RSE sans le savoir. Et beaucoup de sociétés ont déjà pris des mesures en la matière et s’investissent pour améliorer leur impact sociétal et environnemental. L’intérêt de rejoindre DRO est de prendre conscience du caractère global de la démarche, qui n’est ni parcellaire ni sectorielle, et qui englobe véritablement tous les pans de la vie d’entreprise. DRO a cette capacité à réfléchir sur tous les sujets environnementaux et sociétaux, en amont comme en aval. Echanger avec d’autres dirigeant(e)s, c’est avoir l’opportunité de travailler sur des sujets RSE auxquels on n’a pas eu le temps de réfléchir seul(e).

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