Fin avril 2023, le journal Le Parisien a publié son palmarès des villes françaises « écolos », soulignant la qualité de vie offerte par la Bretagne et les métropoles de l’Ouest (Rennes, Vannes, Nantes et Angers). Un classement inédit qui devrait intéresser tous ceux en recherche d’une meilleure qualité de vie et soucieux des enjeux environnementaux… En d’autres termes, la plupart des Français, notamment depuis la pandémie de Covid 19 !
La Bretagne et l’Ouest bons élèves
Le Parisien a élaboré son nouveau classement des villes les plus « vertes » en collectant les données de 444 communes de plus de 20 000 habitants et en leur attribuant à chacune une note. Habitat, gaspillage de l’eau, place du vélo, transports en commun, espaces verts, tri des déchets, nombre de magasins bios… Chaque ville est ainsi classée en fonction de ses performances sur ces 22 critères.
Pour « vivre de façon écologique », il fait donc bon habiter Bordeaux (1ère avec 14,55 points), Rennes (2e avec 14,50 points), Grenoble (3), Nantes (4) et Compiègne (5). En Bretagne, Vannes compte également parmi les villes du top 10. Une belle récompense pour ces villes qui multiplient les efforts, notamment sur le plan des mobilités douces.
La mobilité comme fer de lance
Bordeaux se distingue pour ses nombreuses pistes cyclables et ses vélos en libre-service, ainsi que pour son parc immobilier récent. Mais la cité du vin partage ces atouts avec les villes de l’Ouest, et parmi elles, Rennes. Les écoquartiers s’y multiplient et malgré le manque d’espaces verts qui leur est reproché, les villes de l’Ouest ont moins bétonisé leurs sols rappelle Christiane Weber, géographe spécialiste de l’environnement urbain. « Mais pour se permettre d’y vivre financièrement, il y a aussi un filtre de revenus. Être écolo peut avoir un coût », juge Esther Bailleul, administratrice au Cler-Réseau, association pour la transition énergétique. On constate en effet que les villes comptant le plus de véhicules électriques comme Paris sont celles dont les habitants ont un niveau de vie plus élevé.
Toutefois, beaucoup de mesures profitent à tous. 3ème ville où il fait bon vivre, 2e au classement des villes éco-responsables, 3ème au Baromètre des villes cyclables de plus de 100 000 habitants en 2022, 1ère ville où il fait bon marcher… La capitale de la Bretagne n’est en effet pas la reine des classements pour rien.
La Métropole a actionné de nombreux leviers côté mobilité, comme la création de 105 kms du Réseau Express Vélo (REV), qui relie les communes de première couronne au cœur de ville, en collaboration avec le département d’Ille-et-Vilaine. Pour preuve, en 2022, 16 millions d’euros ont été investis sur les infrastructures cyclables. Mais ce n’est pas tout : Rennes Métropole vient d’annoncer qu’elle conditionnera désormais les aides économiques qu’elle accorde aux entreprises selon des critères de transition, plaçant la transformation écologique et sociale au cœur de son action en matière de développement économique.
Des habitants investis sur leur territoire
C’est la 2e fois en 2023 que Rennes se retrouve en seconde position derrière Bordeaux. Le dernier classement étant celui réalisé par leboncoin, Too Good to Go et BlaBlaCar avec l’IFOP. Dans ce classement des villes éco-responsables, Rennes figure 2e place des villes où les habitants sont le plus investis en matière de consommation responsable, comme plusieurs villes de l’Ouest là encore. Des résultats qui montrent une fois de plus la maturité du territoire et de ses acteurs en matière de transformation écologique et sociale.
Méthodologie
Pour classer les communes métropolitaines de plus de 20 000 habitants selon la possibilité d’y vivre de façon « écolo », trois grandes thématiques ont été étudié par Le Parisien : les bonnes pratiques, l’environnement et l’habitat. Une note a été attribué à ces bonnes pratiques (transports en commun, propreté du parc automobile, aménagements cyclables, traitement des déchets, producteurs et distributeurs bio, etc.). Pour l’environnement, la part de la surface d’espaces verts dans et autour de la commune a été calculé, ainsi que les jours de pollution. On aussi été noté la part des sols qui étaient artificialisés en 2021 et quelle portion l’avait été depuis 2009, ainsi que le nombre d’écoquartiers. Le Parisien a intégré à son calcul la proportion des logements ayant un mauvais DPE (F ou G) et pris en compte le mode de chauffage, en attribuant un bonus aux communes ayant une bonne part de leurs foyers reliés à un réseau de chauffage urbain, souvent plus responsable et économique. Enfin, la part des artisans du bâtiment labellisés RGE, utiles pour la rénovation thermique, a été été intégrée.
