La Bretagne, terre de (nouvelles) technologies
La filière du jeu vidéo pèse aujourd’hui 50 millions d’euros rien qu’en France, tout en faisant valoir le savoir-faire hexagonal dans des « secteurs connexes tels que les technologies immersives, la cybersécurité, l’intelligence artificielle ou encore le big data » selon l’Agence française pour le jeu vidéo (AFVJ).
De nombreux emplois dépendent des jeux vidéo, que ce soit pour la programmation, le graphisme ou encore la création de scénarios. « En Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire, cela représente environ 500 emplois directs et indirects », précise Elsa Charrier, déléguée générale d’Atlangames, réseau des professionnels du jeu vidéo de l’Ouest.
« Aujourd’hui le Grand Ouest est le 5ème pôle du jeu vidéo en France », ajoute Elsa Charrier. Certes loin derrière Paris, premier pourvoyeur d’emplois, mais les nombreuses TPE du territoire pérennisent et grandissent.
Un secteur qui attire et qui recrute
Ici comme ailleurs, les besoins de main d’œuvre qualifiée sont importants. « Les développeurs sont évidemment une denrée rare. La compétition est sévère pour les attirer, notamment les profils seniors expérimentés », glisse la déléguée d’Atlangames.
Les candidats venus de tous les horizons sont également recherchés. En France, les talents les plus prisés se situent pour la majorité dans les domaines du développement (programmeurs, développeurs), et de l’infographie, et dans une plus faible proportion, de la conception (game designer, level designer, scénariste…) et du commerce & marketing. Pour ceux qui veulent faire carrière, les jeux vidéo, c’est l’opportunité d’allier travail et passion !
Des pépites du jeu vidéo à Rennes
Parmi les entreprises les plus connues en Bretagne, il y a bien évidemment Ubisoft, née en Bretagne, poids lourd du secteur avec ses titres cultes : Rayman, Assassin’s Creed ou Far Cry. Moins connue mais promise à un bel avenir, la startup Blacknut est spécialisée dans le streaming de jeux vidéo. Elle a récemment fait parler d’elle en faisant entrer à son capital l’éditeur japonais Square Enix, à l’origine de Final Fantasy et Dragon Quest. Blacknut compte désormais 35 salariés et commercialise un catalogue de plus de 500 jeux vidéo dans 45 pays… N°1 mondial des systèmes de motion capture et seule société à proposer un logiciel d’analyse faciale multi-caméras – une technologie très utilisée dans le domaine des jeux vidéo – la startup Dynamixyz continue de prospérer à Rennes, même si elle a été rachetée par l’entreprise américaine Take Two Interactive.
La capitale bretonne compte également des studios indépendants tels que Triskell Interactive, qui développe le jeu Pharaoh pour l’éditeur Dotemu, remake d’un jeu des années 2000 ; Wild Wits Games qui développe Aetheris, un jeu façon « Livre dont vous êtes le héros » ; ou encore Sentry Games, qui édite un jeu type « combat de boss » intitulé « Cellyon : Boss Confrontation ».
Le e-sport, du phénomène de société à la discipline olympique
Considérée encore par certains comme une activité marginale, cette branche du jeu vidéo attire de plus en plus de sportifs et de supporters chaque année. Ces dernières années, la filière s’est structurée, avec des équipes officielles, des plateformes de diffusion, des sponsors… En Europe, elle a dépassé le milliard d’euros de valorisation en 2021.
Reconnue comme un véritable sport par le CIO, le e-sport pourrait bien devenir une compétition officielle aux Jeux Olympiques 2028, à Los Angeles. La discipline nécessite en effet toutes les compétences des athlètes : entraînement, implication physique, respect des règles, dextérité, patience, précision, réflexion, coordination d’équipe… Et une bonne endurance pour tenir des parties qui durent parfois des heures !
Autre preuve que le e-sport est désormais un sport comme un autre, la région Bretagne lançait en 2020 un appel pour sponsoriser une équipe d’e-sportifs, comme elle l’aurait fait pour des cyclistes ou des nageurs.
- Retrouvez notre reportage sur l’événement phare du jeu vidéo dans l’Ouest : le Stunfest.
(Photo de Une : Destination Rennes – Thomas Crabot)
