Blacknut streaming jeux video

Jeux vidéo en streaming : Blacknut, l’esprit de conquête

La startup de cloud gaming Blacknut, futur netflix du jeu vidéo ?

5 ans après sa création, la startup Blacknut poursuit son ascension et entend conforter sa place de leader du cloud gaming. Installée près de Rennes et heureuse d’y être, elle vient de lancer une levée de fonds et s’apprête à recruter.

Le cloud gaming, vous connaissez ? C’est ce qui vous permet de jouer à des jeux vidéo de qualité en streaming (envoi de contenu en direct), sur tout type d’écran connecté : PC, téléphone, TV… Ce que vous ne saviez peut-être pas, c’est que le rennais Blacknut est le leader mondial de cette technologie à destination du grand public. Une sorte de Netflix du jeu vidéo…

Nul besoin de s’équiper avec du matériel puissant ou d’avoir un débit de dingue : avec Blacknut, tout le monde peut accéder à un catalogue de plus de 400 jeux pour 14,99€ par mois « sans téléchargement, sans installation, sans stockage, sans coûts cachés, sans publicité » annonce Olivier Avaro, son CEO. Les adolescents et jeunes adultes dépensent en moyenne 100€ par mois pour l’achat de jeux et le prix d’un ordinateur de gamer ou d’une console est élevé. On comprend donc tout l’intérêt qu’offre Blacknut avec sa proposition d’accès illimité aux jeux sur plusieurs appareils, sans équipement spécifique.

De BtoC à BtoB

Olivier Avaro, CEO de ©Blacknut

Blacknut a vu le jour en 2016, a lancé sa plateforme de jeux en 2018 et s’est diversifiée en 2019 « avec la distribution de notre offre à des opérateurs de télécommunication » raconte Olivier Avaro. «Cette stratégie BtoB a porté ses fruits en 2020 et nous a permis de générer rapidement des revenus. » Une belle ascension « qui résulte de plusieurs années de réflexion. C’est un projet que j’ai longuement mûri. J’ai tiré partie de mes connaissances dans le streaming audio et vidéo » explique Olivier Avaro. L’ingénieur a en effet été directeur technique d’Orange. Puis il a créé en 2004 Streamezzo*, éditeur de solutions pour mobiles. Il a cédé en 2010 ce spin-off d’Orange à la société Amdocs où il a occupé le poste de vice-président, avant de se consacrer entièrement à son projet Blacknut. (*Streamezzo-Amdocs poursuit son activité à Rennes)

Un écosystème favorable

La société a pris racine à Rennes, « l’une des régions les plus propices au développement de l’ingénierie liée à l’image, aux réseaux, aux médias» selon le dirigeant. «C’est un bassin qui connaît le cloud, le streaming, et qui regroupe les personnes les plus compétentes de ces secteurs. Notre R&D a vocation à s’y déployer. J’y ai aussi découvert, il y a peu, des gens et des institutions sur qui compter en cas de problème. »

En 2019, en effet, une erreur de recrutement en début de projet et le désistement d’un investisseur a mis Blacknut en difficulté et amené Olivier Avaro à demander une mesure de sauvegarde. « La Région et le tribunal de commerce ont été à nos côtés. L’administrateur nommé par le tribunal a fait un travail formidable. Ces acteurs ont été bienveillants, attentifs, réactifs, énergiques. Ils disposent d’outils pour aider les entreprises dans une mauvaise passe. À l’heure où beaucoup de sociétés sous perfusion risquent de se retrouver dans la situation que nous avons connue, je trouve important de témoigner de notre expérience et de leur dire qu’il y a la lumière au bout du tunnel. »

2021 : on grimpe !

Depuis juillet 2020, Blacknut a renoué avec les bons résultats : « notre stratégie de partenariats s’est avérée payante,puisque nous réalisons 2/3 de notre activité en BtoB » apprécie le CEO. « Le confinement a également fait exploser les adhésions à notre plateforme ! ». Résultat : le CA de Blacknut est passé de 0€ en 2019 à plusieurs millions en 2020.

En 2021, la startup souhaite asseoir et accélérer son leadership sur le BtoB pour se positionner « face à de gros acteurs comme Microsoft, même s’ils ont des offres différentes de la nôtre. Notre cible est le grand public, nous bénéficions pour ça d’une reconnaissance internationale. » Olivier Avaro entend également développer la R&D, poursuivre les recherches sur la compréhension des utilisateurs de la plateforme, continuer la montée en gamme du catalogue : « de 50 jeux d’indépendants en 2018, nous dépassons aujourd’hui les 400, avec des références comme Disney qui nous font entrer dans la cour des grands ! »

Des soutiens financiers

Pour avoir les moyens de ses ambitions, Blacknut a lancé 2 levées de fonds en 2019 et 2020 auprès de ses actionnaires, et une nouvelle d’une dizaine de millions, en cours, accompagnée par la banque d’affaires Bryan Garnier. Pour Olivier Avaro, « avoir recours à une banque d’investissement internationale est logique puisque nous réalisons 95 % de notre CA à l’international. » Ce soutien permettra notamment d’embaucher une trentaine de collaborateurs – développeurs front et back-end, Android – mais aussi de développer les équipes marketing et vente, doublant ainsi les effectifs actuels.

La révolution 5G comme booster

Et la 5G dans tout ça ? « Nos clients  utilisent sans problème nos jeux avec une connexion ADSL ou 4G » explique le CEO. «Mais la 5G apporte beaucoup en garantissant un haut débit, une faible latence et de la stabilité. Elle permet d’avoir accès à de gros jeux même sur mobile, qu’elle transforme en véritable console. C’est un usage révolutionnaire, et nous travaillons avec nos partenaires pour pouvoir proposer une expérience de jeu vraiment différenciante. La 5G va multiplier nos possibilités de partenariats avec les gros opérateurs. »

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