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Adie : « Pour les 18-30 ans, le moment est idéal pour créer une entreprise »

Du 4 au 8 octobre 2021, l'association va à la rencontre des jeunes.

À Rennes comme partout en France, l’Adie finance depuis 30 ans les projets d’entreprise des publics qui n’ont pas accès au crédit bancaire, et les accompagne dans leur cheminement. Du 4 au 8 octobre 2021, l’association va à la rencontre des jeunes pour leur faire connaître ces aides dont ils peuvent, eux aussi, bénéficier. Cinq rendez-vous sont programmés dans les quartiers rennais.

Devenir son propre patron ? Développer un projet qui tient à coeur ? Les Français sont nombreux à rêver d’entrepreneuriat, quelle que soit leur situation. C’est un fait : la création d’entreprise s’est démocratisée. Pourtant, l’accès à l’entrepreneuriat n’est pas le même pour tous : non diplômés, issus d’une minorité, femmes, chômeurs, bénéficiaires de minima sociaux, habitants des quartiers populaires sont, malgré leur volonté d’entreprendre et la qualité de leurs projets, encore trop souvent laissés au bord de la route. Alors depuis 30 ans, l’Adie œuvre à rendre l’entrepreneuriat accessible à chacun, quel que soit son parcours de vie. « Micro-crédit, accompagnement individuel, ateliers, formations sont les outils que nous mettons en place pour que l’entrepreneuriat populaire devienne possible » explique Fabienne Kerzerho, directrice Adie Grand Ouest. 

Fabienne Kerzerho, directrice Adie Grand Ouest. 

Tout le monde est concerné, quel que soit son âge. Mais cette semaine, sur tout le territoire national, l’association veut se faire entendre des 18-30 ans : « On constate une forte appétence des jeunes pour la création d’entreprise, amplifiée par la crise sanitaire, et nous voulons les accompagner » précise la directrice. « Les jeunes qui se rêvent entrepreneurs parlent de désir d’indépendance, de l’importance de vivre d’un projet qui a du sens. Ils conçoivent la vie professionnelle avec beaucoup plus d’agilité que leurs aînés. C’est aussi pour eux, parfois, la seule façon d’obtenir un travail. »

Aller vers les jeunes

Entreprendre, d’accord, mais comment fait-on ? Qui faut-il aller voir ? Comment convaincre de la pertinence de son projet ? Comment emprunter quand on ne remplit pas les restrictifs critères d’acceptation bancaires ?  Car « ce n’est ni le manque d’envie ni le manque de confiance en soi qui retiennent les jeunes » constate Fabienne Kerzerho. Selon elle, « le manque de financement et la complexité de la création d’entreprise constituent les principaux obstacles ».

Il faut donc se faire aider. Cette semaine, l’Adie va «rencontrer les jeunes dans les maisons de quartier, les associations sportives et d’animation. Puisque repérer les structures d’aide n’est pas évident pour eux, nous allons les voir dansleur lieux de vie » explique la dirigeante. « Nous souhaitons leur faire connaître les outils disponibles pour construire leur parcours. Leur dire qu’en France, l’environnement est favorable à la création d’entreprise et que nous pouvons les aider à faire vivre leur projet. » La structure ambitionne de financer plus de 4000 créateurs de moins de 30 ans, en France, d’ici la fin de l’année prochaine.

Un accompagnement qui fonctionne

L’Adie propose des prêts jusqu’à 10 000€ pour démarrer ou consolider son activité, une formation « je deviens entrepreneur » étalée sur 2 semaines,  des entretiens individuels, des ateliers thématiques, des fiches en ligne (car en plus du micro-crédit, les jeunes peuvent bénéficier via l’Adie d’une prime d’Etat à la création d’entreprise de 3000 €)… Les résultats sont là : selon une étude menée en 2021 par l’institut Audirep et KPMG pour l’Adie, « 87 % des entreprises accompagnées sont encore en activité 2 ans après leur création », soit davantage que la moyenne française ; « un entrepreneur sur 5 souhaite embaucher un salarié ou plus » et « 46 % des entrepreneurs initialement bénéficiaires des minima sociaux n’en perçoivent plus au moment de l’enquête. » Pour 1€ investi par les pouvoirs publics via l’Adie, les territoires bénéficient d’un retour estimé à 2,53 €. Association reconnue d’utilité publique, l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique noue en effet des partenariat avec les partenaires institutionnels, de l’emploi et de l’insertion. Ses missions d’accompagnement, gratuites, sont assurées grâce au soutien financier des partenaires institutionnels.

Une chance pour le territoire rennais

En 2020, « l’Adie a reçu 450 habitants de Rennes Métropole et accordé un financement à 144 d’entre eux » explique Fabienne Kerzerho. « Ils exercent dans l’immense majorité une activité indépendante dans l’artisanat, le service à la personne, le commerce : une économie de proximité, solidaire, qui crée du lien, du bien-être et participe de l’attractivité de la région. » 

Le bassin rennais est-il favorable à la création de ce type d’entreprises ? « Oui », affirme la dirigeante. « Rennes Métropole est un territoire dynamique ; l’arrivée de nouveaux habitants crée un cercle vertueux : ils sont attirés ici, aussi, par les services de proximité proposés par nos entrepreneurs, et ces derniers vont vivre et se développer grâce à la consommation de ces nouveaux habitants. L’attractivité d’un territoire ne se mesure pas seulement au nombre de PME installées, mais aussi à la qualité des services de proximité qui créent du lien social. »

  • Retrouvez ici les ateliers rennais proposés aux jeunes par l’Adie 

À Rennes, David le paysagiste travaille en vélo

(Photo : Adie)

« Convaincre les banquiers avec ma situation de demandeur d’emploi, sans beaucoup de garanties, n’a pas été possible.(…) J’ai rencontré l’Adie et le financement s’est fait assez rapidement. L’Adie m’a permis de financer la remorque et le vélo. (…) Je me suis senti soutenu et appuyé. J’ai senti qu’on croyait en mon projet ».


(Propos recueillis par Béatrice Ercksen. Photo de Une : iStock – BartekSzewczyk)

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