JPL Films

JPL Films : « Il y a un important vivier de compétences sur le territoire »

Lumière sur JPL Films, société de production cinématographique et audiovisuelle indépendante basée à Rennes.

La Bretagne compte trois studios d’animation, dont deux à Rennes, et JPL films est l’un d’eux. Ce « vétéran » aux multiples compétences s’appuie sur un réseau de collaborateurs expérimentés pour produire et réaliser les films d’animation et des documentaires qui lui tiennent à coeur. Rencontre avec ses dirigeants Camille Raulo et Jean-François Bigot, producteurs et associés.

Camille Raulo et Jean-François Bigot JPL Films
Camille Raulo et Jean-François Bigot, producteurs et associés chez JPL Films.

Lorsque Jean-Pierre Lemouland crée JPL films en 1995, c’est une première en Bretagne. Trois ans plus tard, « sous son impulsion et celle du producteur Abi Feijo, la Région Bretagne et le Portugal ont financé la formation au cinéma d’animation d’une dizaine de jeunes artistes » explique Jean-François Bigot. En bientôt 30 ans, ces artistes et techniciens précurseurs ont fait des petits : « il y a aujourd’hui en Bretagne 150 à 200 personnes avec des compétences reconnues dans l’animation. Nous faisons appel à eux à chacun de nos projets, pour travailler avec notre équipe de cinq permanents en CDI. » Un vivier de compétences qui s’est encore étoffé depuis la crise sanitaire : « on constate l’installation de techniciens et artistes originaires d’autres régions, attirés par le dynamisme des deux structures rennaises et du territoire dans le secteur des Industries Culturelles et Créatives », note Camille Raulo. « Ils savent qu’ici, il y a du travail. »

Le studio JPL Films, 37 Av. Jorge Semprún, à Rennes.

Un éclectisme revendiqué

JPL films produit ou coproduit des courts et longs métrages d’animation, des documentaires, des magazines, des séries et spéciaux TV animés pour tous les publics, dans plusieurs langues dont le breton, en mettant en oeuvre toutes les techniques possibles, qu’elles soient traditionnelles ou numériques : stop motion, peinture animée, papier découpé, 2 et 3 D… « Nous sommes peu nombreux en France à avoir cette capacité de diversité », affirme Jean-François Bigot. « Ce qui nous importe toutefois, c’est moins la forme que le contenu, qui doit créer de l’émotion. Les projets que nous développons ont une forte dimension humaine et des identités visuelles ou graphiques affirmées. »

Nayola JPL Films
Nayola, une production de JPL Films (2022)

Près de 300 récompenses

Un parti pris qui séduit, puisque les productions et coproductions de JPL films ont été primés près de 300 fois, en France et à l’international. Premier long-métrage d’animation créé dans la métropole rennaise, « Louise en hiver » de Jean-François Laguionie, produit par JPL films en 2016, a constitué un moment fort pour la société, et pour le territoire. « Il y a eu un avant et un après », estime Jean-François Bigot. Aujourd’hui, six longs-métrages* sont en production dans le studio de la société rennaise : cinq d’animation, et un de fiction, « une première pour nous », se réjouit Camille Raulo. « Richelieu » (titre provisoire) du québécois Pier-Philippe Chevigny sortira sur les écrans dans quelques mois.

Les bureaux de JPL Films

Une société atypique

Pour ses productions et coproductions, JPL films s’appuie sur son propre studio. Cette entité indépendante de 900m2, baptisée Pupp’s Motion Studio, offre différents espaces équipés du matériel nécessaire à la fabrication de films. « On peut bénéficier de 15 postes pour l’animation numérique 2 et 3D, d’ateliers et de 7 plateaux de tournage équipés de 25m2 pour concevoir des films en technique traditionnelle », énumèrent les associés. « Il nous permet de répondre à toutes les demandes, d’innover, de produire des projets expérimentaux, aux formes hybrides. »

L’importance de la formation

Pour répondre aux besoins des sociétés de production cinématographique et audiovisuelle, des écoles spécialisées ouvrent sur le territoire. « On a l’exemple de Creativ Seeds pour la 3D ou de la Prépa à l’Ecole d’Arts Pivaut qui s’est installée près de notre studio», dit Jean-François Bigot. « La filière se structure, et c’est très bien. On a un peu tendance, toutefois, à penser qu’il n’y avait rien avant l’ouverture de ces formations. C’est oublier notre histoire, celle des personnes qualifiées qui travaillent avec nous depuis des années, qui sont issues des Beaux-Arts ou de l’université, et qui ont appris en faisant. Il faut veiller à ne pas former des spécialistes hors-sol. Nous avons besoin de collaborateurs polyvalents, des hybrides en quelque sorte, comme nos productions ! »

JPL Films

(Propos recueillis par Béatrice Ercksen)


*Six longs-métrages en cours de production ou coproduction :

  • Nayola de José Miguel Ribeiro, présenté en avant-première mondiale à Annecy le 14 juin 2022.
  • Richelieu du québécois Pier-Philippe Chevigny. Sortie prévue fin 2022 ou début 2023.
  • Slocum de Jean-François Laguionie. Sortie prévue au 2ème semestre 2023.
  • Le secret des mésanges d’Antoine Lanciaux. Sortie fin 2023/début 2024.
  • Séraphine de Sarah Van den Boom. Sortie prévue en 2025.
  • Precious Gift de Lenka Ivancikova. Sortie prévue fin 2025.

JPL films coproduit également avec France 3 Bretagne « Na petra’ta »,une émission en langue bretonne diffusée par la télévision régionale le samedi à 10h20.

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