On apprend de ses erreurs, c’est évident. Encore faut-il les connaître… L’outil commercialisé par Smartmoov a été créé pour ça. Il ne laisse rien passer : un clignotant oublié, un virage négocié trop rapidement, des distances de sécurité non respectées, un véhicule en sur-régime… Les erreurs sont filmées, enregistrées, et restituées ensuite via une vidéo d’une dizaine de minutes. « En permettant à l’élève de se rendre compte de ce qui pose problème, on le fait progresser, explique Stéphane Pau, fondateur de Smartmoov. Il peut visionner ce débriefing après la leçon avec son moniteur, sur PC, ou le regarder plus tard, à tête reposée, sur son smartphone. Les sportifs de haut niveau utilisent le replay vidéo pour visionner leurs matchs et s’améliorer ; ce qui fonctionne pour le sport fonctionne aussi pour la conduite.»
Un apprentissage facilité et personnalisé
Comment ça marche ? Un boitier couplé à une dashcam est branché sur la prise diagnostic du véhicule-école. La caméra filme la route ; les images et les données du véhicule sont analysées* pour générer une vidéo récapitulative des erreurs enregistrées envoyée sur le smartphone de l’élève, après la leçon. L’équipe de Smartmoov cherche à faire évaluer précisément les avantages de sa solution**. En attendant, qu’en pensent les auto-écoles ? « Notre boitier a été testé toute cette année 2019 par des structures bretonnes ainsi qu’à Auxerre et Montpellier, dit le dirigeant. Les professionnels font remonter une diminution des incidents de conduite, une réduction du nombre d’heures de cours. Un laboratoire hollandais indépendant a estimé que le replay vidéo augmentait de 30 % le taux de réussite à l’examen du permis. »
Des données protégées
La période de test a également permis de faire remonter des demandes : « les auto-écoles souhaitent que l’élève soit filmé pendant sa leçon afin que le moniteur puisse voir si les contrôles, de rétroviseurs notamment, ont bien été faits ; il ne s’en rend pas facilement compte en étant assis à côté du conducteur. Nous avions laissé de côté cette option qui pose un problème de RGPD (règlement général sur la protection des données). Au final, nous allons travailler cette possibilité, peut-être en substituant un avatar au visage de l’élève. » Quelle que soit la solution choisie, aucun risque de fuite : « les données sont anonymes, protégées, utilisées pour la seule bonne marche de l’application et pour proposer des services d’éducation à la sécurité routière », rassure Kevin Rongieras, responsable marketing.
2020, année du déploiement
Après les tests, l’essor. La startup a signé un contrat d’exclusivité avec ENPC-EDISER (Éditions Nationales du Permis de Conduire – Éditions Sécurité Routière) qui va lui ouvrir les portes de plusieurs milliers d’auto-écoles françaises. « À partir de ce mois de janvier, nous allons fournir 5 à 600 dashcams par an, se réjouit Stéphane Pau. La vente sera confiée à notre partenaire, mais nous allons étoffer notre équipe pour la partie support. » Smartmoov lorgne également sur l’international, aidé par Business France. Chez Smartmoov, les feux sont au vert.
*Études réalisées en partenariat avec l’Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA, Rennes), laboratoire de recherche dans le domaine de l’informatique et des technologies de l’information. Smartmoov a également bénéficié du soutien des pôles Images et Réseaux et ID4CAR, et a été accompagné par l’incubateur Emergys.
**L’équipe a échangé à ce sujet avec Loustic (Laboratoire d’Observation des Usages des Technologies de l’Information et de la Communication, université de Rennes 2)
En savoir plus sur : smartmoov.solutions
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