Cailabs

Cailabs, maître de la lumière

Rencontre avec Jean-François Morizur, CEO et co-fondateur de la startup rennaise Cailabs

Leader mondial des mises en forme de la lumière, Cailabs accélère son déploiement à l’international après une seconde levée de fonds. Dans un secteur de la photonique en pleine (r)évolution, la startup est devenue, en 6 ans à peine, un des fers de lance des composants optiques innovants. Elle a fait partie des finalistes des Prism Awards 2020* dans la catégorie communication.

« Ce n’est pas notre première récompense, mais nous sommes bien sûr heureux d’avoir été sélectionnés, sourit Jean-François Morizur. C’est bon pour la cohésion de notre équipe, pour nos ingénieurs dont elle récompense le travail, pour nos clients qui nous en parlent. Cette distinction montre surtout que Cailabs est reconnue par la communauté de l’optique pour sa capacité à apporter des solutions aux problématiques de gestion de mise en forme de la lumière. » Une niche, certes, mais « une niche au gros potentiel, se réjouit le président de Cailabs. Il y a 10 ans, l’enjeu était d’obtenir suffisamment de puissance pour les lasers. Aujourd’hui, on a cette la puissance ; le problème est maintenant la mise en forme de la lumière et son formidable potentiel industriel. L’enjeu est là. » Ça tombe bien : ce que Cailabs aime, justement, « c’est cracker les problèmes ! »  L’entreprise rennaise est à ce jour la seule à faire passer 45 formes différentes de lumière dans une même fibre optique, et propose des solutions abordables en plus d’être innovantes.

Une technologie unique, un développement mondial

Pourtant, « sans le nez creux d’Alcatel », Cailabs aurait pu ne jamais exister. En 2009, Jean-François Morizur est doctorant en optique quantique au laboratoire Kastler Brossel lorsqu’il co-invente une technologie photonique unique au monde : la conversion multi-plan de la lumière (MPLC). Un brevet est déposé, et l’inventeur part vers de nouvelles aventures professionnelles en oubliant un peu son bébé. Les chercheurs d’Alcatel-Lucent Bell Labs, eux, ont senti le potentiel de la MPLC pour la communication par fibre optique. Jean-François Morizur échange avec eux et se repenche en 2011 sur la technologie. Cailabs voit le jour 2 ans plus tard, porté sur les fonts baptismaux avec 2 autres co-fondateurs, Guillaume Labroille -directeur technique de Cailabs- et Nicolas Treps -co-inventeur de la MPLC et conseiller scientifique de Cailabs. Les débuts sont prometteurs…et artisanaux : « on avait entouré nos premiers produits réalisés dans de la cellophane de cuisine pour aller les livrer, se souvient le président. Ils remplissaient tout le coffre de la Clio… » Depuis, Cailabs a fait du chemin, déposé 19 brevets, reçu 16 récompenses, développé 4 gammes de produits, levé 16,6 M€, embauché une 50aine de collaborateurs. L’entreprise détient plusieurs records du monde de débit et se déploie à l’international depuis 2017.

Jean-François Morizur, CEO et co-fondateur de Cailabs

La photonique au cœur des solutions numériques de demain

Télécommunications, transmissions en espace libre, lasers industriels, réseaux locaux : Cailabs propose des solutions de rupture à chacun de ces secteurs avec ses produits Proteus, Tilba, Canunda, Aroona. Les applications militaires et spatiales sont des marchés en devenir : pour preuve, la Nasa a acheté un premier système à la startup, fin 2019 et Definvest, le fonds du ministère des Armées géré par Bpifrance, a participé à la levée de fonds de 8 M€ lancée par l’entreprise deep tech en octobre dernier. Des financements qui vont permettre à Cailabs de poursuivre sa campagne de recrutement, et d’accélérer son déploiement à l’étranger, notamment aux USA, au Japon, en Corée et en Chine.

Rennes, ville de cœur

Et Rennes dans tout ça ? « Cailabs a été créée à Paris où ses statuts sont déposés, rappelle Jean-François. On aurait pu y rester, mais les manips optiques nécessitent une place dont on a vite manqué. Trouver un local à Paris, au prix du m² ? Ce n’était pas envisageable. S’installer en banlieue ? On n’en avait pas envie. On s’est intéressé à Lyon, à Lille, à Nantes, à Bordeaux et à Rennes, qu’on a choisie au final parce qu’on savait y trouver des gens qui comprennent notre langage, celui des telecoms. On a fait le bon choix : Rennes Atalante nous a ouvert les bras, la French Tech nous a apporté un vrai soutien, Idea 35 nous a aidés à trouver des locaux en nous mettant en relation avec des agences ; leur intervention nous a crédibilisés. On a trouvé à Rennes un écosystème qui favorise l’innovation, et un vrai réseau. On a été accueilli.» Ce que les cofondateurs ne savaient pas, c’est qu’ils allaient s’y sentir aussi bien : « c’est une belle ville et on y est très heureux.  Rennes a un côté magique : les gens sont contents d’y vivre. On n’a aucun mal à y faire venir nos futurs collaborateurs .»

Un partenariat local qui fait sens

En septembre dernier, Cailabs et l’institut Maupertuis, centre technique dédié aux technologies industrielles innovantes, ont signé un partenariat. L’objectif des deux structures est d’« améliorer la qualité et le rendement des procédés laser haute puissance dans les domaines de l’aéronautique, du naval et de l’automobile, explique le dirigeant. Maupertuis est un centre de référence, très bien équipé, qui nous aide à développer de nouveaux procédés en testant nos composants.Pouvoir travailler avec un tel partenaire, tout près de chez nous, ça nous enchante. »

www.cailabs.com

Nota bene : Cailabs a été 2 fois classée par 100brevets.tech parmi les 100 startups de la French Tech les plus inventives

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