Stéphane Donikian, animateur de foules

Stéphane Donikian, animateur de foules

Portait du directeur de la société Goalem

Stéphane Donikian est ravi. En avril prochain, il ramènera de Las Vegas l’Emmy® Award* de la Technologie et de l’Ingénierie que Golaem, sa société installée à Cesson-Sévigné, vient de se voir attribuer.

Stéphane Donikian, Goalem
Stéphane Donikian, Goalem

Une solution utilisable par n’importe quel infographiste

Quel est le point commun entre la série culte Game of Thrones, les animés japonais, les telenovelas au Mexique ou au Brésil, les films Au revoir là-haut et Black Panther, la pub Orangina et la cinématique du jeu vidéo Halo Wars 2 ? Tous utilisent un logiciel de création 3D capable de reproduire des mouvements réalistes de foules, commercialisé par Golaem. La figuration devient simple et économique. « La solution que nous proposons est utilisable par n’importe quel infographiste, explique Stéphane Donikian. C’est une des choses dont nous sommes fiers : nous permettons aussi à des studios de petites tailles du monde entier, travaillant sur des projets avec de petits budgets, d’avoir accès à des technologies de pointe et d’obtenir des rendus de grande qualité, des scènes de foule spectaculaires que seules les grosses productions hollywoodiennes pouvaient jusqu’à présent s’offrir. L’Emmy® Award que nous avons reçu est la reconnaissance de 10 ans de travail, et de l’impact que nous avons dans le domaine télévisuel, puisqu’il récompense les sociétés, les personnes ayant favorisé le développement technologique et mécanique des arts de la télévision. Recevoir ce prix est exceptionnel pour une entreprise française, surtout pour une PME : les dernières sociétés hexagonales récompensées sont les différentes entités de Thomson en 2008, 2007, 2002, 2000. » 

De la recherche publique a la start-up

Au début de l’aventure de Stéphane Donikian, il y a des études d’informatique à Rennes, une embauche au CNRS – «j’y ai travaillé sur la modélisation du comportement de conducteurs de véhicules »-, puis à l’Inria, où le directeur de recherche chapeaute une équipe de 50 personnes travaillant sur des recherches autour de l’humain virtuel et la réalité virtuelle en collaboration, notamment, avec la SNCF et Dassault Systèmes. Ces travaux ont mené au développement de plusieurs prototypes technologiques. Et puis, un jour… « On en a eu assez de voir partir nos chercheurs et ingénieurs dans d’autres régions ou à l’étranger, parce qu’on n’avait pas le tissu nécessaire à l’industrialisation de nos prototypes. Créer une start-up ici était la seule solution pour développer ce qu’on avait mis au point depuis 15 ans, et offrir du travail en Bretagne. » Spin-off de l’Inria, Golaem voit le jour en 2009, accompagnée par Emergys, l’incubateur de Rennes Atalante, et par IT Translation. Ses créateurs sont en passe de réussir leur pari : devenir une des références mondiales dans les logiciels de modélisation et de simulation des mouvements et des comportements de personnages synthétiques à destination du cinéma, du jeu vidéo, de la télé…

L’avenir de Goalem

« Nous allons continuer à démocratiser nos logiciels, pour permettre à un public encore plus large de les utiliser. Nous explorons d’autres pistes : architecture, industrie…avec toujours pour objectif de simplifier les usages, et de les rendre accessibles au plus grand nombre. » 

Toujours à Rennes ? « Certainement. C’est une ville à taille humaine qui me convient, dans laquelle je me sens bien. J’y suis venu pour étudier, je m’y suis installé, j’y ai rencontré ma femme. J’aime son environnement culturel -même si, en cinéphile averti, je souhaiterais davantage de salles…- . Professionnellement, je constate avec plaisir un début de changement d’environnement : concernant l’enseignement et la recherche en informatique, il y a aujourd’hui tout ce qu’il faut. Ce qui est encore en devenir, c’est un environnement propice à la création et à l’installation de studios, et à plus de synergie entre l’écosystème technologique et les industries créatives. Je suis optimiste : des écoles de formation dans les domaines des effets spéciaux et de l’animation ouvrent, des entreprises voient le jour à partir de l’essaimage de labos. Le futur sera souriant. »

* récompenses de télévision américaine crées en 1949, remises par l’Academy of Television Arts and Sciences (Académie des Arts et des Sciences de la Télévision)

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