Happy Blue Fish

Dominique Busso joue gagnant à Rennes

Portait du directeur d'Happy Blue Fish

Il y a des gens qui ont un avantage sur les autres : ils sentent avant tout le monde où le vent nous porte. Dominique Busso est de ces gens-là. Happy Blue Fish, la société qu’il a créée et qu’il dirige, sortira en 2019 une solution qu’attendent avec impatience et intérêt les studios et développeurs de jeux sur mobiles.

Happy Blue Fish - Rennes

Tout a commencé en 2009. « J’étais salarié depuis 3 ans d’un gros éditeur de jeux video éducatifs et familiaux, raconte l’ingénieur en informatique. Je me suis rendu compte que le monde que je connaissais, celui de Nintendo DS et de la Wii, celui des achats de jeux en magasin, était en train de muter : l’arrivée de l’iphone puis de l’ipad allait chambouler les modes de fonctionnement des clients et leurs façons de jouer. Le milieu du jeu video a connu de véritables bouleversements en très peu de temps avec l’Apple App Store et le Google Play Store : le marché sur mobile et tablette n’existait pas il y a encore 10 ans ! L’an dernier, il représentait 45 % du marché mondial du jeu video. En 2021, ce sera 60 %. La société qui m’employait n’a pas vu venir ce bouleversement, n’a pas pris le virage. Alors je suis parti monter ma propre boîte. »

Créée à Saint-Malo en 2009, puis transférée à Rennes en 2017, Happy Blue Fish conçoit, produit et édite des jeux video, exclusivement sur mobiles, évidemment. Des jeux éducatifs, ludiques, pour les enfants comme les seniors, avec une devise qui en dit long : « Jouez, apprenez, soyez heureux ! ». « Rendre les gens addicts à des jeux de guerre, ça ne m’intéresse pas, dit le dirigeant. J’ai eu la chance, en début de carrière, de travailler 3 ans en Californie dans une entreprise qui concevait des logiciels multimedia d’aide à l’apprentissage des langues ; j’en ai gardé un goût certain pour les jeux utiles, plaisants, amusants. »

Personnaliser pour fidéliser

Depuis 18 mois, l’équipe d’Happy Blue Fish relève un nouveau défi. Pour faire face à la concurrence, à la volatilité des joueurs, tous les studios cherchent des solutions : « attirer de nouveaux joueurs, ça coûte cher, explique Dominique. Alors tout le monde cherche comment les garder le plus longtemps possible dans le jeu. » Pas évident lorsque la population des joueurs est si diversifiée, du gamin de 7 ans à son grand-père, en passant par sa mère…  « Les jeux sont réglés à un niveau global qui convient à la moyenne des joueurs, poursuit le dirigeant. Mais tout le monde n’a pas les mêmes attentes, le même niveau. Quid des joueurs qui sortent du cadre ? Comment les intéresser et les fidéliser ? » Les Rennais ont  trouvé : ils mettent au point une solution pour personnaliser en temps réel l’expérience de jeu des joueurs. Tout le monde en rêve. « Certains studios y travaillent, mais pour leurs seuls jeux. Nous, nous allons proposer une plate-forme disponible pour tous les studios du monde, facilement accessible, de grande qualité, et à un tarif attractif. » La société a déjà fait une levée de fonds concluante en 2017, et en réalise une seconde. « Nous espérons beaucoup de ce projet appelé  Askblu.ai. C’est un vrai projet de startup. D’une équipe de 6 personnes, nous prévoyons de passer à 80 en 2023. » Happy Blue Fish restera rennais. « L’environnement nous convient. Il y a encore 3 ou 4 ans, quand on parlait numérique, on citait Lyon, Bordeaux, Lille ou Nantes. Depuis 2 ans, Rennes fait partie des villes françaises qui comptent, en particulier grâce à la French Tech. Et depuis que Paris est à 1h30 : pour les Américains ou des Asiatiques, Rennes est la banlieue de la capitale ! »

Dominique Busso a participé à la création de l’association Digital Saint-Malo, qui regroupe les entrepreneurs et les passionnés du numérique du pays de Saint-Malo. Il a ensuite intégré la French Tech Rennes Saint-Malo aujourd’hui Le Poool (né de la fusion de la French Tech Rennes Saint-Malo et de la technopole Rennes Atalante). Il est vice-président d’Atlangames, cluster des professionnels du jeu vidéo dans l’ouest.

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