L'équipe Phenix

Nicolas Perrin, militant anti-gaspi

Portrait de l'associé et directeur des opérations Phenix

Donner une deuxième vie aux invendus, c’est super. Éviter qu’il y en ait, c’est encore mieux. Avec l’équipe de l’entreprise anti-gaspi Phenix, Nicolas Perrin milite et agit pour le zéro déchet. Précurseur, convaincu, inspirant.

Réduire le gaspillage, notamment alimentaire ? C’est dans l’air du temps, et c’est tant mieux. La solidaire Phenix n’a pas attendu la vague pour se jeter à l’eau : elle est née en 2014 et est devenue en 5 ans un des fers de lance de la lutte anti-gaspi en France, avant d’essaimer en Europe. Nicolas Perrin se réjouit de la prise de conscience, et rêve que « les démarches comme la nôtre deviennent la norme dans tous les secteurs de production et de consommation. Il y a une conjonction de forces en ce moment, profitons-en ! La grande distribution, le secteur industriel ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas continuer à agir comme ils le font depuis des années. On constate aussi des tentatives -encore embryonnaires certes mais qui existent- dans la restauration collective et le secteur agricole. » Car les chiffres sont là, qu’on ne peut plus nier : « le gaspillage alimentaire représente 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ».

Objectif zéro déchet

Phenix est une des réponses apportées à la lutte contre ce gaspillage. Elle offre une seconde vie aux produits en accompagnant grande distribution, commerces et industries dans la gestion de leurs invendus, distribués notamment à des associations. Les équipes de l’entreprise interviennent aussi en amont, aux côtés du personnel des structures, pour lui apprendre à éviter ces invendus. L’objectif est clair : « le « zéro déchet », annonce Nicolas Perrin. Certains de nos clients l’ont atteint, comme le Leclerc de Bain-de-Bretagne : ils sont la preuve que c’est possible. »

Des solutions concrètes

L’envie d’agir de Nicolas a pris corps en Afrique. Le Breton d’adoption y a passé 7 ans pour des missions de coopération, et fait un constat : « c’est le Sud qui souffre du réchauffement climatique, alors que le Nord en est responsable. Nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n’était : nous devons changer nos méthodes de production et de consommation. » Changer les mentalités, lutter contre le gaspillage avec des solutions concrètes : en 2014, à Rennes, Nicolas crée Breizh Phenix, l’antenne bretonne de Phenix. Les deux entités fusionnent en 2017, « pour être plus forts », et Nicolas en devient associé et directeur des opérations.

Produire et consommer responsable

Le Phenix unifié emploie 130 collaborateurs, compte 1000 clients, pèse 9 M€ de CA et a levé 15M€ fin 2018, « qui vont nous permettre d’avoir les moyens de nos ambitions, estime le directeur des opérations : poursuivre notre déploiement à l’étranger, continuer à élargir notre gamme d’outils anti-gaspi. » Comme les épiceries « Nous » qui revendent les invendus à bas prix et dont Phenix détient la majorité du capital, ou l’application lancée à Rennes en mai pour acheter chaque jour des paniers d’invendus des commerces de proximité. L’antenne rennaise de Phenix -la plus importante après Paris, sur les 26 françaises- s’est installée à la Poterie, dans des locaux qui seront inaugurés en septembre. Avec une volonté : « être sur le terrain, à moins d’1h30 de nos clients pour répondre rapidement à leurs éventuels problèmes logistiques. » Et des appuis : « nous avons été soutenus financièrement par Rennes Métropole et le Conseil départemental ».

Phenix, un modèle inspirant

L’an dernier, l’entreprise a été labellisée « Pionnier Le French Impact » par le ministère de la Transition Écologique et Solidaire, avec 21 autres acteurs de l’innovation sociale. Une reconnaissance importante ? « Le soutien des pouvoirs publics à l’ESS, et notamment aux mesures qui permettent de lutter contre le gaspillage, est primordial, reconnait Nicolas Perrin. D’où l’incompréhension qui est la nôtre face à la remise en question annoncée des dispositifs juridiques et fiscaux mis en place ces dernières années concernant l’aide alimentaire : ils permettent, pour un coût de 90M€ par an pour l’Etat, de fournir environ 500 millions de repas à 5,5 millions de bénéficiaires. Ce levier spécifique à la France, et qui a fait les preuves de son efficacité, pourrait être remis en cause ? On ne comprend pas. » Une inquiétude partagée par les 300 associations et structures signataires d’un plaidoyer qui vient de paraitre dans la presse, exhortant les pouvoirs publics à ne pas limiter l’exonération fiscale des entreprises donatrices : https://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/Le-don-niche-fiscale-levier-daction-2019-06-28-1201032085

  • L’application Phenix, l’anti-gaspi sans souci est téléchargeable gratuitement sur App Store et Google Play

La démarche anti-gaspi, un deal gagnant-gagnant pour les entreprises

Dons = moins de déchets > coûts d’élimination réduits (jusqu’à 120€/tonne) > réduction d’impôts sur les dons en nature (60% de la valeur de la marchandise)

Nicolas Perrin est également ambassadeur de Mouves, pour la Bretagne. Mouves? Un réseau militant qui représente et fait grandir l’ensemble des entrepreneurs sociaux pour mettre l’économie au service de l’intérêt général, mobiliser la société et faire progresser les entrepreneurs sociaux.

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