cybersecurite

La chercheuse allemande Annelie Heuser a choisi la cybervallée rennaise

Spécialiste de la sécurité matérielle des supports embarqués, elle a trouvé en Bretagne un environnement « propice pour le travail sur la cybersécurité »

À la pointe de la recherche pour contrer les logiciels malveillants, Annelie Heuser, chercheuse allemande, a fait le choix de la cybervallée rennaise. Elle y trouve les compétences et l’écosystème à la hauteur des travaux engagés. Rencontre.

Il a fallu montrer patte blanche, attendre le badge, franchir les portes encodées. Annelie Heuser nous reçoit dans les locaux de l’Irisa (L’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires), pour évoquer ses travaux de pointe en matière de cybersécurité. La jeune chercheuse allemande est tout sourire, posée.

spécialiste de la sécurité matérielle des supports embarqués

Installée depuis quatre ans sur le campus de l’université de Rennes 1, elle y mène des travaux d’exception pour le CNRS. Son équipe compte une vingtaine de personnes, dont cinq doctorants, des post-doctorats et avec une relative parité. « Nous avons aussi des partenariats avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, la Direction générale de l’armement et d’autres équipes de chercheurs en France. »

Recherche à la pointe

Ensemble, ils travaillent activement sur la sécurité matérielle des supports embarqués (carte de crédit, smartphone, ordinateurs…) et l’analyse de malware. Autrement dit, la détection de logiciels malveillants, prompts à piller tout type de données sensibles.

« Nous utilisons des approches par canal auxiliaire. Par un dispositif d’observation multiple, comme par exemple l’analyse de la consommation d’énergie, des dispositifs de latence, le bruit d’un processeur… et l’analyse par des techniques de deep learning, nous cherchons à identifier les vecteurs d’attaques. Et notamment les plus puissants. » Objectif : avoir une appréciation réaliste des risques de divulgation de données. Par ce dispositif de premier ordre, l’attaquant ne détectera pas qu’il est observé. De la recherche fondamentale de haute volée.

« Ici l’environnement est très propice »

« Ici, l’environnement est très propice pour le travail sur la cybersécurité. On y trouve de nombreux étudiants spécialisés, ainsi que des financements, ce qui permet d’embaucher. » Au préalable, Annelie travaillait à Paris, pour Télécom Paris Tech, après des études menées en Allemagne. « Mathématiques, informatique et cryptographie » précise-t-elle. La chercheuse apprécie le niveau de compétences des étudiants avec lesquels elle est amenée à travailler à Rennes. « Nous trouvons les experts qu’il nous faut, mais comme pour tout le monde, nous sommes confrontés à des difficultés de recrutement, notamment les profils en intelligence artificielle et apprentissage automatisé. »

La mise sur pied de la future CyberSchool (École universitaire de recherche – EUR), qui va doubler le nombre d’étudiants, lui parait une excellente chose.
À la question « Allez-vous rester à Rennes pour poursuivre vos travaux ? », Annelie répond : « oui ! Nous avons construit une équipe de recherche qui est amenée à grossir, je reste bien sûr ! »

Propos recueillis par Valérie Dahm

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