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Julien Gigault, le chercheur qui s’inquiète de l’impact des particules de plastique dans nos océans

Portrait de Julien Gigault

Passé par les États-Unis, le chercheur travaille sur l’interactions des nanoparticules de plastique avec leur environnement. Sa principale crainte ? Leur capacité à transporter des polluants. Un domaine qu’il a pu librement développer à Rennes grâce à un coup de pouce des institutions.

 

« La capacité d’un plastique à véhiculer un contaminant », tel est le sujet d’étude de Julien Gigault, chercheur au laboratoire de Géosciences de Rennes 1. Un sujet furieusement dans l’ère du temps, à l’heure où se pose la question de la pollution des plastiques et de leurs effets. Dans le cas du chercheur du CNRS, il s’intéresse plus particulièrement « aux nanoparticules » et à « leur comportement dans l’environnement ». Étant donné leur taille très fine, ces organismes peuvent « traverser toutes les barrières » et au passage « absorber des polluants ». Étant donné la quantité produite par l’homme, il est en effet temps de s’intéresser à leurs effets, aux conséquences…

Julien Gigault - Chercheur au laboratoire de Géosciences de Rennes 1
Julien Gigault – Chercheur au laboratoire de Géosciences de Rennes 1

3 ans dans une agence fédérale américaine de référence

L’aventure a débuté en 2008 avec une thèse. Julien Gigault s’intéresse alors aux « nanoparticules issus des nanotechnologies ». Avec déjà une idée directrice « comprendre comment elles allaient se comporter dans l’environnement ». Débutées à Pau, ses recherches se terminent dans l’Utah. S’en suit 3 ans de plus aux États-Unis, et plus particulièrement au National Institute of Standards and Technology (Nist). Il s’agit d’une « agence fédérale américaine » qui est notamment pour lui « un des gros labos de référence » dans son domaine. Après cette belle expérience outre-Atlantique, il revient en France en 2014 et plus particulièrement au CNRS, ayant eu le concours.

La Métropole et la Région au soutien des jeunes chercheurs

C’est l’année suivante qu’il s’intéresse aux nanoparticules « non intentionnelles », c’est à dire « issues de l’activité humaine ». En somme nos déchets. Un parcours qui l’a amené finalement à s’intéresser récemment aux nano plastiques, en rejoignant Rennes et la Bretagne dont il est originaire. La raison ? « L’environnement rennais était plus à même de répondre à [ses] besoins ». Il y apprécie notamment la liberté en matière de recherche, car il peut « se permettre d’aller sur des sentiers un peu nouveau ». Il recommande donc le territoire, notamment aux jeunes chercheurs pour qui « Rennes est une ville plus accueillante ». En particulier grâce à des appels à projets.

Un transport de perturbateurs endocriniens ?

Dans son cas précis, il rappelle ainsi que « Rennes Métropole [l’a] soutenu considérablement » ainsi que « la Région Bretagne ». Cela lui a permis de « commencer [son] activité » en attendant les fonds d’instances nationales ou de l’Europe. De quoi développer ses recherches qui s’intéressent « à l’environnement » des nanoparticules. L’idée est ainsi de voir où ces fines particules de plastiques peuvent s’intégrer, par exemple avec « des palourdes ou des huitres ». Le plus inquiétant n’est alors pas le plastique en tant que tel, mais ce qu’il véhicule, car il est « bourré de métaux perturbateurs endocriniens ». Ces derniers peuvent alors « s’associer avec l’organisme » et lui « délivrer ces polluants et métaux ». Ce qu’il nomme « la propriété de cheval de Troie ».

Une liberté pour développer ses recherches

Des recherches importantes que Julien Gigault développe donc depuis 3 ans à l’Université Rennes 1. Un endroit où son secteur n’était pas forcément très développé, ce qu’il a apprécié car il a « pu tout construire ! ». Il a alors eu la possibilité de « se démarquer de ce qui a été fait », contrairement à de précédents établissements où il devait composer avec « d’anciens chercheurs déjà établis… ». Le jeune scientifique a aussi particulièrement apprécié « le soutien financier de proximité » qui lui a permet de « démarrer rapidement les choses ». Il aime enfin la ville pour son « cadre familiale » et son aspect « dynamique ». Autant d’éléments qui selon lui « jouent beaucoup sur la qualité des recherches ».

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