« Le groupe Sodiaal a décidé de faire un centre de R&D transverse sur le site de Rennes ». C’est un choix fort qu’a fait le numéro 3 français des produits laitiers, avec son installation le 2 septembre 2019 ! La société qui commercialise notamment les marques Yoplait, Candia et Entremont a depuis mis en place « une nouvelle équipe d’une quinzaine de personnes » avec pour but d’atteindre le chiffre « d’une cinquantaine » explique Olivier Cousin, Directeur Recherche & Innovation de l’entreprise. Si actuellement, Sodiaal fonctionne avec des centres de R&D métiers « dans toute la France », l’objectif est désormais de « venir se cristalliser autour du centre de recherche » de la capitale bretonne. Et ainsi faire se croiser les compétences.
Un déplacement naturel vers la Bretagne
Actuellement, le centre est situé dans le Biopôle, la pépinière d’entreprises de biotechnologies de Rennes, face à la chambre d’agriculture. Un espace de 450m2 dans lequel Sodiaal prévoit d’installer des « mini installations industrielles, des pilotes… ». Une structure qui devra être « attirante » aussi bien « en interne qu’en externe ». Pour autant, le but n’est pas nécessairement d’y attirer les 110 chercheurs du groupe, mais qu’ils y passent « de façon préférentielle ». L’entreprise cherche donc d’ici 3 ou 4 ans à « construire ou reprendre des locaux » à Rennes métropole. Une manière aussi d’acter le déplacement qui s’est fait naturellement de Rhones-Alpes vers la Bretagne, « depuis la reprise du groupe Entremont en 2011 notamment ».
S’appuyer sur la recherche fondamentale
Pour conforter cette implantation, l’entreprise peut s’appuyer sur ses collaborations avec l’Inra et l’école de chimie. Une cellule est en effet installée dans la première « depuis 1991 » précise Olivier Cousin, avec un volet « recherche prospective et pas développement de produits ». Avec un certain succès, car lorsque a été prise la décision d’un centre de R&D, Sodiaal a voulu « prendre ce noyau pour le développer ». Autre argument scientifique, tout ce qui se fait en recherche et technologie laitière « se fait plutôt sur la région rennaise » pour le directeur. Ce choix stratégique s’explique enfin par une raison économique car « la zone de croissance du groupe se fait sur la région Bretagne ».
La recherche rennaise comme point d’appui
Le groupe, qui pèse 5 milliards d’euros de CA et 9100 employés, compte aussi s’appuyer sur le bassin rennais pour ses facilités de recrutement car il y est « plus facile de trouver des gens » pour Olivier Cousin. D’ors et déjà, la majorité des chercheurs de Sodiaal « viennent d’écoles de Rennes » ou « étaient en collaboration » avec des labos de recherche rennais. A l’image de l’Inra qui compte de nombreux thésards chaque année et qui sont « embauchés régulièrement » par l’entreprise. Pour ce volet recrutement, Sodiaal sera accompagné par le service Entreprendre à Rennes au sein de Rennes Métropole, avec notamment des outils permettant « d’avoir une visibilité pour une entreprise arrivant sur le territoire » via une plateforme en ligne. La collectivité sera aussi un appui pour « trouver des locaux plus grands » dans les mois et les années qui viennent.
Un cadre de travail qui attire
Mais il ne s’agit pas de la seule structure avec laquelle prévoit de collaborer Sodiaal. Le Directeur de Recherche évoque également « le Cercle Culinaire Contemporain » et « Bretagne Biotechnologie Alimentaire ». Ce dernier leur permet par exemple de « collaborer avec des concurrents » comme Lactalis sur certains projets. Le tout « dans une ville à taille humaine » d’après Olivier Cousin, avec « un cadre de vie » et « la mer pas loin ». La capitale reste néanmoins accessible, à 1h25 en TGV de Montparnasse, où se trouve le siège de l’entreprise. Mais le contexte rennais a lui l’avantage d’attirer de jeunes chercheurs « plus facilement que sur Paris ».
