Dolmen, locaux du Whoorks, fresque du climat

Dolmen : « il n’y a pas de RSE sans effort, mais le jeu en vaut la chandelle »

Entretien avec David Godest, fondateur des entreprises rennaises Dolmen et Treebal.

David Godest est dirigeant de l’entreprise rennaise de marketing client local Dolmen. Récemment, il a également lancé Treebal, la première application de messagerie instantanée éco-responsable. Il revient sur son parcours, le lancement de ces deux aventures sur le territoire rennais et de l’importance d’aller vers un modèle économique plus responsable.

Parlez-nous de votre parcours…

Originaire des Côtes d’Armor, j’ai beaucoup voyagé à l’étranger puisque, entre 2002 et 2003, j’ai fait un tour du monde de 13 mois durant lequel j’ai visité 22 pays. J’ai ensuite travaillé pendant presque 8 ans chez Yves Rocher France, à Rennes, avant de créer mon entreprise, Dolmen, en 2011. 

Chez Yves Rocher, j’ai été successivement en charge du développement commercial en région Sud, puis j’ai participé à la transformation digitale de l’entreprise, via la mise en place d’une stratégie digitale sur Internet mais également le déploiement de nouvelles technologies et de nouveaux services en magasins.

En parallèle, j’ai également travaillé avec Jacques Rocher au développement de la Fondation Yves Rocher, pour planter 10 millions arbres. Un objectif largement dépassé puisque depuis, ce sont 100 millions d’arbres qui ont été plantés ! Issu d’une formation d’ingénieur Agro-Paris Tech, il était assez évident pour moi de travailler sur ce projet. Bref, le fil rouge de ma carrière se situe en quelque sorte entre le numérique et l’environnement (sourire).

David Godest, fondateur et dirigeant de Dolmen et de la messagerie Treebal

Comment l’entreprise Dolmen est-elle née ?

En quittant Yves Rocher France, mon but était de proposer au secteur du retail une plateforme marketing, locale, éthique et durable. C’est de cette volonté qu’est née Dolmen.

La raison d’être de Dolmen, et aujourd’hui de Treebal, est de (re)créer du lien social, local, entre les consommateurs, les citoyens et les acteurs économiques. Cela de manière éthique et responsable, c’est-à-dire en respectant les données personnelles des utilisateurs. C’est pour cela que nous avons créé une plateforme de marketing accessible. Elle est aujourd’hui utilisée principalement par des acteurs de la distribution, du retail et de l’agroalimentaire mais également par des collectivités, auxquelles nous permettons également de mieux interagir avec leurs administrés.

L’équipe Dolmen pendant une fresque du climat

Avec la RSE pour fer de lance, comment est né le projet Treebal ?

Treebal est la première application de messagerie instantanée éco-responsable qui plante des arbres et protège vos données. Elle est gratuite pour le grand public et payante pour les professionnels.

Treebal est un outil éco-conçu que nous avons créé avec Samuel Le Port et Sophie Leclercq. Il faut savoir que le secteur du numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et l’augmentation des usages laisse à penser que notre empreinte carbone augmentera de plus de 50 % d’ici 2025*. Aussi, il est essentiel de prendre en compte l’impact environnemental des outils numériques dès leur conception. (*l’étude EENM2019 de GreenIT.fr menée avant la pandémie)

Entièrement sécurisée, notre application garantit la confidentialité des données de ses utilisateurs (inclue par défaut sur l’application), avec un hébergement de ces dernières en France. Les messages y sont par exemple supprimés au bout de 7 jours pour la version grand public et une année pour la version professionnelle. Cela paraît évident pour des questions d’utilité notamment, puisqu’on ne relit que très rarement ses anciens messages. Pourtant, aucune messagerie ne propose cela !

Nous souhaitons également proposer une alternative à l’approche américaine qui consiste à mettre à disposition des outils gratuits, mais en faisant du consommateur le produit. Teams, WhatsApp, Facebook, Instagram, Twitter… L’Europe n’est pas souveraine sur ces outils et laisse partir ses données à l’étranger où elles sont moins bien protégées et peuvent être surexploitées à des fins commerciales. C’est un véritable enjeu, et il est possible de faire autrement !

Quels sont les atouts du territoire pour développer une entreprise à mission comme Treebal ?

La Bretagne est une région ouverte sur le monde, peut-être du fait de sa position géographique et de son passé corsaire… C’est également une grande communauté. Avoir une identité forte est une chance, car cela représente un point d’ancrage et des choses à partager.

D’ailleurs, le Baromètre des territoires 2021 le confirme : 78 % des Bretons disent être attachés à leur région (soit 21 % de plus que la moyenne nationale). C’est le taux le plus fort en France, toutes régions confondues. Les Bretons sont aussi plus nombreux que la moyenne à se dire heureux dans leur région (80 %) et à ne pas vouloir la quitter (69 %) …

Il y a également, sur notre territoire, un réel équilibre entre les acteurs privés et publics. Aussi, avec ce tissu humain riche, nous avons l’opportunité de créer un modèle écosystémique, résilient et positif, avec aussi de forts challenges liés dans l’industrie agroalimentaire, l’agriculture…

Pourquoi avoir décider de quitter vos locaux à Saint-Grégoire pour emménager au Whoorks, près de la gare de Rennes ?

Dans nos anciens locaux, 80% de mes collaborateurs utilisaient leur voiture pour se rendre au travail, moi y compris. Même si la ville de Saint-Grégoire est très bien desservie, nous étions en dehors du centre de Rennes. La surface que nous occupons est aujourd’hui moins importante mais nous en avons profité pour changer nos modes de travail : nous sommes aujourd’hui en flex-office* total, avec du télétravail et des bureaux pour tous. En d’autres termes, quand je suis par exemple absent, mon bureau est disponible. (*absence d’attribution d’un poste de travail précis à un salarié).

Depuis notre installation au Whoorks, nous sommes fiers d’avoir divisé par 3 notre impact carbone. La productivité de l’entreprise a également été boostée. D’un autre côté, nous faisons attention à organiser des brainstormings et des moments de convivialité pour maintenir le lien social.

L’équipe Dolmen pendant une fresque du climat

Un dernier mot pour les entrepreneurs qui souhaiteraient s’engager dans un modèle d’entreprise résilient et plus respectueux de la planète ?

Je dirai qu’il n’y a pas de RSE sans effort. On peut toujours faire moins, mais beaucoup mieux. C’est enfin un choix délibéré, mais aussi un devoir vis-à-vis des générations futures !

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