« En 2024, davantage de personnes regarderont les épreuves des JO sur leur tablette ou leur téléphone qu’à la télé. » Marc Baillavoine et ses associés en sont persuadés, « le streaming est l’avenir de la TV. » Issus de l’industrie de la vidéo, les quatre hommes ont co-fondé Quortex pour anticiper « la lame de fond » qu’ils prévoient. La solution qu’ils développent et commercialisent permet aux chaînes de TV et aux opérateurs de diffuser sur internet du contenu live facilement, d’une manière fiable, et pour peu cher : « elle prépare des flux à la volée et se déploie à la demande, en fonction des caractéristiques du réseau, des utilisateurs connectés et des capacités d’affichage de leurs tablettes ou téléphones, explique Marc Baillavoine. En gommant les points faibles du streaming live : une qualité de diffusion aléatoire, une distribution peu fiable, des réseaux de diffusion de contenus (CDN) hors de prix.
« Just-In-Time Everything, Just-In-Time Everywhere »*
Il était logique, dès lors, que la technologie mise au point par l’équipe de Quortex séduise RTL groupe (actionnaire majoritaire de M6), et la plateforme de streaming Salto, initiée par France TV, TF1 et M6 et opérationnelle courant 2020. « C’est vrai que ça se passe plutôt bien pour nous, se réjouit le président de Quortex. Dans un domaine où les cycles de vente sont lourds et longs, signer 2 contrats majeurs alors que notre startup n’a que 18 mois, c’est encourageant. Je touche du bois pour que ça continue : la technologie évolue vite et pour conserver notre avance, on doit continuer à innover, et embaucher. »
« Embaucher les meilleurs, là où ils sont »
Une première levée de fonds a justement permis de recruter les collaborateurs indispensables à la progression de Quortex. La startup compte 19 salariés, et devrait en accueillir entre 10 et 20 de plus cette année grâce à une seconde levée de fonds en gestation. « Pour poursuivre notre R&D et recruter, ces financements nous sont indispensables, comme l’est le soutien important et de la première heure de BPI », dit Marc Baillavoine.
Des financements indispensables, donc, pour « embaucher les meilleurs, partout en France. » Car si les ingénieurs du bassin rennais ont un excellent niveau, les entreprises sont nombreuses à les courtiser. « Recruter est extrêmement difficile du fait de la concurrence », admet le CEO. Quelle est la solution ? « Avoir un babyfoot dans les locaux ne suffit pas. Ceci dit, il y en a un quand même chez nous, sourit le dirigeant. Pour séduire, il faut proposer de bons salaires, et une autre organisation du travail comme le home office. Nous avons des collaborateurs à Nantes, Paris ou bientôt Lyon, qui viennent à Rennes une seule fois par semaine, voire tous les 15 jours. On leur glisse tout de même, de temps en temps, qu’ils seraient bien à Rennes, avec nous…»
« Le bassin rennais est l’endroit idéal quand on fait de la TV »
Parce que vivre à Rennes est plaisant, que les locaux de 240 m2 qu’occupe Quortex, dans la pépinière numérique Digital Square de Rennes Métropole « sont agréables et bien équipés », et que « le bassin rennais est l’endroit idéal quand on fait de la TV ; on en entend parler à l’étranger, dans les salons comme ceux de Las Vegas ou Singapour. On a été pris en main par le Poool dès notre création ; il nous a apporté une aide financière, légale, juridique, nous a aidés à monter le dossier de candidature au concours i-Lab, que nous avons remporté en 2019. Ce qui est agréable, c’est la relation de confiance qui s’instaure avec les acteurs économiques et institutionnels qui nous accompagnent, comme BPI dont on apprécie l’attitude proactive. » 2020 sera l’année du déploiement à l’international. Avec un objectif : « proposer à nos clients la personnalisation des contenus et des publicités. » Tout un programme.
*Tout en flux tendu, partout en flux tendu
Quortex est également membre du pôle Images & Réseaux
